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Pleine, la planète ?

couverture Pleine, la planète ?
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Genre : Essais
Parution : 22 septembre 2015
PRIX public TTC : 25,00 €
PRIX Numérique public TTC : 15,99 €
Format : 14,0 cm x 21,0 cm
Nombre de pages : 386
ISBN : 978-2-37233-018-3
ISBN Epub : 978-2-37233-019-0
Ian GOLDIN

Résumé :

10 scientifiques et penseurs de renom, pour la plupart issus de l’Université d’Oxford, proposent en 10 chapitres d’aborder, chacun au travers du prisme de sa propre spécialité, la question de la durabilité des niveaux de population tels qu’on les connait actuellement et, surtout, tels qu’on les anticipe pour les décennies à venir.

Après un rappel des évolutions de la théorie (Economie du bien-être, Utilitarisme, approche par les « Capabilités », notamment), de ses limites, mais aussi de ses apports (Anthony Atkinson, ch. 2), l’analyse des bénéfices instrumentaux et intrinsèques d’une population plus importante, ainsi que de l’acceptabilité politique et sociale des coûts qui en résulteraient, permet d’aborder les registres philosophique et éthique de la question (Toby Ord, ch. 3). L’étude des transitions démographique et environnementale élargit la discussion, au-delà du nombre, aux sujets de densité, de répartition et de composition de la population, et propose une analyse approfondie des problématiques de fécondité ainsi que des effets de la démographie – notamment via l’urbanisation et la consommation – sur l’environnement (Sarah Harper, ch. 4). Avec l’interprétation contemporaine qui nous est proposée du rapport Meadows (Les limites à la croissance, 1972), c’est toute la logique sous-jacente actuelle de la croissance économique qui est passée en revue, incluant le rôle de la technologie, les impacts sur des ressources clés comme le pétrole et l’eau, la dangereuse dualité finance / économie, et conduisant à l’idée d’une nouvelle définition de la croissance (Ian Johnson, ch. 5). L’analyse du système alimentaire et des défis qu’il doit affronter dans de multiples domaines (production, régimes alimentaires, gaspillage, gouvernance) (Charles Godfray, ch. 6), et l’analyse du thème central de l’eau (abondante et néanmoins rare, précieuse et néanmoins gaspillée, coûteuse et néanmoins bon marché) (Mark New, ch. 7), permettent de prendre la mesure de ce que sont les vrais problèmes qui affectent ces ressources vitales, de qualifier les effets prévisibles du changement climatique, et de proposer quelques pistes d’amélioration dans la manière de les gérer. La mise en perspective du (socio-)métabolisme humain avec les métabolismes naturels des autres espèces ou des écosystèmes offre une vue saisissante de la surexploitation des ressources par l’Homme (Yadvinder Malhi, ch. 8), avant que soit abordée la question cruciale de l’inéluctable évolution des besoins, de l’organisation et des coûts des services de santé, l’ensemble des pays, à revenus élevés ou faibles, étant concernés par le « tsunami » annoncé de maladies non-transmissibles, fléau de population vivant de plus en plus longtemps (Robyn Norton, ch. 9). Pour conclure, après un chapitre consacré aux ressources minérales et à la délicate question des réserves et de leur espérance de vie (Anthony Hartwell, ch. 10), c’est Ian Goldin (ch. 11) qui revient en détail sur les questions de gouvernance, sur le constat de l’impuissance qui est la leur dans leur configuration actuelle, laissant de facto le champ libre aux égoïsmes concurrents, avant d’appeler à une refondation des institutions mondiales pour une gestion véritablement collective de défis qui, de toute évidence, sont tout aussi collectifs.

L'avis d'Antigone :

Quels sont les effets et conséquences de la croissance démographique ? Notre planète a-t-elle la capacité de supporter le poids d’une population encore accrue, d’ici quelques décennies, de quelques milliards d’êtres humains, alors que l’atmosphère, les océans et, plus généralement, l’ensemble des ressources et des écosystèmes sont déjà en situation de tension extrême ? La planète serait-elle pleine ?

Les humains : 1 million il y a 20 000 ans, 1 milliard vers 1800 après J.-C., 10 milliards donc en 2050 ? Les chiffres ne sont pas les seuls à évoluer : élévation des niveaux de vie, transformation des régimes alimentaires, accroissement des prélèvements en eau, vieillissement des populations, développement des services de santé, (dé)composition de l’atmosphère et changement climatique, mais aussi progrès technique permettant d’accéder à des ressources natu-relles jusqu’alors jalousement gardées hors de portée par Mère Nature… L’Homme est tout à la fois le génie et l’enfant terrible du monde naturel, qu’il a asservi et remodelé à son seul bénéfice ; et encore : ce bénéfice n’est pas – c’est le moins qu’on puisse dire – également réparti entre tous les rejetons de nos ancêtres communs, ces lointains africains… S’il y a toujours eu des Cassandres, de Tertullien à Ehrlich en passant par Malthus, il y a toujours eu aussi des opti-mistes forcenés, aux yeux de qui le génie humain saurait toujours sortir notre espèce de l’ornière dans laquelle elle semble pourtant condamnée à rouler… Et, à regarder dans le rétroviseur, les arguments de ces derniers ne méritent-ils pas qu’on leur accorde quelque crédit ?

Pleine, la planète ? Oui et non… Oui si l’on considère que le socio-métabolisme de l’humanité, plus gourmand à lui seul que le métabolisme naturel global de la planète, épuise et détruit notre Terre, ce grand éco-organisme qui nous fait vivre. Non si l’on considère que les difficultés que nous anticipons sont avant tout imputables à une mauvaise répartition, géographique, économique et sociale, d’à peu près tous les paramètres : population, richesse, ressources, pouvoir… et qu’il ne tiendrait qu’à nous d’y remédier, en luttant contre les inégalités…

Ils sont donc 10 scientifiques et penseurs éminents, issus pour la plupart de la prestigieuse Université d’Oxford, à se pencher sur cette question, qu’ils prennent sous le feu croisé de considérations issues de tous les domaines de la recherche : biologie, sciences du climat et des écosystèmes, démographie, économie, géologie, philosophie, mais aussi organi-sation politique et sociale, leadership mondial et gouvernance…

Par son approche pluridisciplinaire, multi-facettes, ce livre brosse de la situation planétaire d’ensemble un tableau complexe et contrasté, bien entendu, mais également saisissant car, au-delà de certains chiffres et de certaines images qui marquent les esprits – savons-nous que :

  • L’école primaire et secondaire pour tous (et notamment pour toutes les filles) permettrait de significativement réduire la natalité et la mortalité infantile, et d’accroître le bien-être des familles dans des régions où la baisse tendancielle de la fécondité s’est interrompue, mais que le coût global en est estimé à 33 à 69 milliards de dollars par an ?

  • Si ce sont 2 milliards de nouveaux terriens que la population planétaire accueillera vraisemblablement dans les prochaines décennies, ils sont plus de 4 milliards, ceux qui s’apprêtent dans le même temps à rejoindre de par le monde les rangs des classes moyennes, avec des effets véritablement explosifs sur les niveaux de consommation en biens et services de toutes natures, et donc en termes de pression sur les ressources naturelles ?

  • Une population de 7 milliards d’individus, ayant chacun une empreinte en eau comparable à celle des habitants de l’Europe de l’Ouest actuelle, resterait en-deçà de ce que certains estiment être la limite de capacité de la planète à nous fournir en eau, mais que cette limite serait outrepassée si, au lieu d’une empreinte européenne, c’était celle des États-Unis qui prévalait et se généralisait à toute cette population ?

  • Le socio-métabolisme d’un humain de l’ère industrielle équivaut à celui d’un mammifère géant de 10 à 15 tonnes, sorte de King Kong puisant sans fin et toujours davantage dans les ressources naturelles, établissant son règne dans les fumées des combustibles fossiles, et n’offrant en retour à son écosystème nourricier que déchets et pollution ?

– c’est toute l’articulation entre économie et morale, entre matérialisme et humanisme, entre indicateurs de performance actuels – ah ! le PIB !… – et objectifs profonds du développement humain, et bien sûr entre responsabilité historique des uns et droit au développement des autres, qui se dessine sous nos yeux.

Faut-il être prudent, et considérer que les limites sont déjà atteintes, ou se montrer optimiste, et estimer qu’avec une population plus nombreuse, c’est globalement la capacité de l’humanité à inventer de nouvelles voies qui se trouve renforcée, plus de chances peut-être de voir naître demain « de nouveaux Mozart… ou de nouveaux Bill Gates » ?

Avec ce livre, les cartes sont sur la table. Que chacun les retourne et se détermine, mais vite : les compteurs tournent et l’heure des choix politiques approche…


 





Actualités sur l'ouvrage :

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